Ponce Pilate aurait adoré Facebook.

tweet criquetteC’est en lisant un tweet ce matin que l’image est devenue très claire dans ma tête. Les réseaux sociaux sont aujourd’hui l’équivalent des grandes places publiques d’un autre âge où le bon peuple allait encenser ou mettre à mort des héros, des coupables et des innocents. Loin de moi l’idée de traiter de celui qui est condamné aujourd’hui par l’opinion publique, mais plutôt de m’arrêter un instant sur le cas du débordement verbal. Force est d’admettre qu’en regardant la virulence de certains propos, on a l’impression de se retrouver à une époque lointaine.

Que les « accusés » soient coupables ou non, il y en aura toujours dans les réseaux sociaux pour rapidement faire des amalgames, des procès d’intentions et verser le bébé avec l’eau du bain. Des gens qui en profiteront pour faire du règlement de compte, pour brandir l’étendard de la bonne pensée ou se distinguer par le « moi aussi ».


Ah cette tribu des Moissi… Toujours prête pour sortir de son trou à la moindre occasion. Que ce soit pour condamner un commerçant, une marque ou une personnalité. On les voit rarement partir le bal, mais à la moindre occasion, ils sont là pour apporter leur grain de sel. Condamner l’un ici, accuser l’autre de voleur par là, ou affirme avoir des doutes depuis longtemps sur un produit ou un individu. Ils n’apportent que très rarement des faits, mais nourrissent surtout leurs propos de rumeurs, de lieux communs et de qu’en-dira-t-on.

J’aime énormément les réseaux sociaux, je trouve important leurs apports à la démocratie et à la juste balance de pouvoir entre le citoyen, les entreprises et les administrations publiques. Depuis qu’une grande partie de la population utilise les réseaux sociaux, on ne compte plus le nombre de situations, ici et ailleurs dans le monde, qui se sont réglées grâce à la pression populaire et c’est tant mieux.

Mais lorsque je vois des procès d’intentions, de la condamnation et du lynchage sur la place publique comme aujourd’hui, je me dis qu’il faudrait peut-être apprendre à nouveau le civisme et en particulier, le civisme virtuel. C’est une chose d’être déçu et de l’écrire. Mais s’en est une autre de dégurgiter en mot sur un individu ou autre sujet.

Respirons par le nez s.v.p.…

Un commentaire

  1. On peut voir dans les réseaux sociaux une occasion d’apprendre à mieux publiciser les règles de l’intervention démocratique. Si j’ai bien compris, le web 2 favorise ou facilite les échanges par réseaux sociaux, sans brandir ses règles. Peut-on imaginer un web 2.x ou un web 3 qui rappellerait ces règles à tout intervenant, en cours même d’intervention, par option ou autrement ? Ou une sélection de règles pertinentes à tel sujet traité, aux moments opportuns du traitement. Au moins sous forme d’invitation, avant de publier. De telles modalités sont-elles réalistes? Bref, j’essaie naïvement de proposer «moissi» une avenue constructive, sans mettre de l’avant ou brandir haut et fort des sanctions menaçantes ou punitives. Je rêve donc également de solliciter un «civisme virtuel», qui serait à base de renforcement positif, sans crucifier personne publiquement. Peut-être est-ce encore utopique, ou l’ai-je mal formulé. Ceci dit, merci d’avoir sonné l’alarme.

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