Depuis vendredi dernier, un seul mot résonne sur Internet, iPad. Et pour cause, après des mois d’attente, le fabricant Apple offre depuis samedi l’appareil dans ses boutiques Apple et dans la plupart des succursales Best Buy des États-Unis. Au total, Apple a vendu plus de 300 000 exemplaires de sa nouvelle tablette informatique samedi seulement. Plus d’un million d’applications ont été téléchargées et 250 000 livres électroniques acquis. En comparaison, le cellulaire iPhone avait été vendu à 270 000 exemplaires lors du premier mois de sa sortie, en 2007.
Sur le réseau de microblogage Twitter, il fallait lire les commentaires de vail-lants Québécois qui a-vaient fait le périple jusqu’aux États-Unis pour mettre la main sur un de ces appareils. Tantôt à Boston, à Portland ou à New York, les uns et les autres commentaient leur avancée dans la file d’attente, au plus grand plaisir de leurs lecteurs qui les enviaient et se délectaient de leurs petits messages de 140 caractères.
Dans chaque cas, c’était le message final qui signifiait la fierté d’avoir enfin en sa possession l’objet d’autant de convoitise et d’espoir. D’espoir autant de la part des consommateurs, maniaques de nouveaux gadgets informatiques, que de la part de bon nombre d’éditeurs de journaux et de magazines papier qui perçoivent l’iPad comme une sorte de planche de salut, une évolution de leur média dans le nouvel environnement numérique qui nous entoure.
Hier, je lisais un billet du directeur de l’information du magazine américain Time, Howard Chua-Eoan, qui racontait comment il avait reçu par service de courrier son appareil le samedi matin. En moins de deux, une fois après avoir enregistré son appareil, il a vite fait de faire l’expérience de consulter son magazine dans son nouveau format spécialement conçu pour la tablette d’Apple. Ravissement et joie étaient au rendez-vous.
Chua-Eoan raconte comment il avait l’impression d’avoir en main un véritable exemplaire du magazine dans ses mains, une version qu’il pouvait feuilleter, comme la version papier. Mais l’iPad, c’est aussi la possibilité pour un éditeur de donner plus aux lecteurs, et même de lui donner les clés de la mise en page. Le meilleur exemple pour illustrer cette nouvelle approche revient au magazine Popular Science. Dans sa version iPad, le lecteur peut refaire la mise en page des pages du magazine, enlever une pub ou la mettre en valeur, augmenter un encadré ou tout déplacer dans la page, pour mieux répondre à ses intérêts.
Le monde de la bande dessinée a également émis des commentaires positifs à la sortie de l’appareil. Quelques éditeurs voient dans la sortie de cette tablette une nouvelle chance de relancer l’intérêt du public américain envers la BD. D’un espace juste assez gros pour y présenter une bulle avec l’iPhone, l’iPad offre quant à elle assez d’espace pour présenter une planche complète. Alors, à quand l’intégrale de Tintin ou Astérix sur iPad?
Mais la sortie d’une première fournée d’un produit électronique, aussi populaire et attendu soit-il, c’est aussi la découverte d’anomalies. Et l’iPad n’y échappe pas. Une visite à la section du soutien technique du site Apple donne une bonne idée de la situation. Deux problèmes reviennent assez souvent, le premier étant plutôt embêtant, puisque l’appareil semble avoir une faiblesse quant à la réception du signal sans fil. Là où d’autres appareils sans fil captent bien le signal WiFi, l’iPad n’y détecte pas grand-chose, un problème qui serait relié à la taille de l’antenne interne de l’appareil.
Second problème, l’iPad ne se chargerait pas à partir de la plupart des ports USB qui équipent les ordinateurs utilisant le système d’exploitation Windows, idem pour quelques appareils d’Apple. Bref, pour charger la tablette iPad, son propriétaire doit utiliser une prise murale. Le Consumer Reports américain a d’ailleurs relevé cet ennui.
Le problème peut sembler banal, mais si vous utilisez l’appareil ailleurs que dans votre salon, il est plus pratique de charger la tablette à partir d’un ordinateur, particulièrement dans le cas de gens qui sont souvent en déplacement à l’étranger. Ceux qui espéraient pouvoir recharger l’appareil sans devoir transporter un convertisseur, comme le permet un baladeur iPod ou le cellulaire iPhone qui se branche directement à l’ordinateur pour la recharge, seront déçus.
Deux problèmes qui, malheureusement, ne pourront pas être réglés par la mise à jour du logiciel du système d’exploitation. Il faudra donc patienter jusqu’à une seconde génération du produit pour voir ces deux problèmes résolus.
Côté contenu, il faut souligner qu’au Québec, seul l’éditeur Branchez-Vous propose aujourd’hui une version de son contenu en format iPad. Mais puisque l’appareil ne sera disponible chez nous que le 24 avril, il reste encore quelques jours pour les grandes annonces chez les éditeurs de journaux et magazines de chez nous.