Stéphane Ricoul parle de la “merdification” des réseaux sociaux, où les entreprises dominantes peuvent exploiter les utilisateurs en réduisant la qualité du service ou en augmentant la publicité. L’effet réseau et l’effet de réseau croisé rendent difficile pour les utilisateurs de quitter la plateforme. Les alternatives sont rares car elles sont souvent rachetées. La nécessité d’une politique qui minimise les coûts pour les utilisateurs est mise en avant pour éviter la dépendance abusive des grandes plateformes.
Les infrastructures virtuelles sont devenues essentielles dans notre monde interconnecté. Pourtant, elles sont souvent gérées par des entreprises privées, ce qui soulève des questions sur la protection des intérêts publics. Imaginez si nous avions confié la gestion de notre réseau routier à des entreprises privées. Cela aurait des conséquences imprévisibles et potentiellement néfastes pour notre société.
Face à ces enjeux, il est essentiel de réfléchir à une approche plus adaptée pour les infrastructures virtuelles, à l’instar de ce que nous avons fait avec nos routes, parcs et autres biens publics dans la vie réelle. Pourquoi ne pas envisager de nationaliser ou, mieux encore, d’établir une gouvernance internationale d’Internet avec des infrastructures virtuelles publiques ?
En optant pour des infrastructures virtuelles publiques, nous pourrions garantir un accès équitable pour tous les citoyens, sans distinction de revenu ou de localisation géographique. De plus, ces infrastructures seraient conçues dans l’intérêt général, sans être soumises aux impératifs commerciaux qui peuvent parfois primer sur le bien-être collectif.
En mettant en place une gouvernance internationale d’Internet, nous pourrions également promouvoir la coopération entre les nations, permettant ainsi une utilisation plus harmonieuse et sécurisée de cet espace virtuel mondial. Ce modèle favoriserait l’échange d’expertise et d’expériences entre pays, créant ainsi une synergie globale pour le développement continu des infrastructures virtuelles.
Cela ne signifie pas qu’il faut éliminer complètement le secteur privé. Au contraire, une collaboration entre le secteur public et privé pourrait être envisagée dans le cadre d’une régulation rigoureuse. Les entreprises pourraient apporter leur expertise technique et leur innovation, tout en étant tenues de respecter les normes établies pour préserver l’intérêt public.
En adoptant des infrastructures virtuelles publiques, nous investirions dans notre avenir numérique commun, en assurant une base solide pour la croissance économique, l’accès à l’information et la libre expression. Tout comme nous considérons nos routes, ponts et parcs comme des biens communs, il est temps de faire de même avec les infrastructures virtuelles pour façonner un avenir numérique inclusif et durable.
En conclusion, opter pour des infrastructures virtuelles publiques avec une gouvernance internationale serait un choix judicieux pour promouvoir l’équité, la sécurité et la coopération à l’échelle mondiale. Il est temps de considérer Internet comme un bien commun, au service de tous, plutôt que de le laisser entièrement aux mains d’intérêts commerciaux privés.