Merci Monsieur Landry !

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Aujourd’hui, le Québec perd un autre grand homme. Mais ce monsieur, j’ai pu voir de mes yeux, et suivre de près les retombés de ses décisions et apprécier sa vision. Une vision qui depuis, est devenue aujourd’hui notre réalité. Je parle de cette vision qu’avait Bernard Landry dans l’industrie du numérique.

Si aujourd’hui personne ne remet en doute la place importante du Québec dans l’industrie internationale du jeu vidéo et du numérique, c’est à la base grâce a lui.

Et si c’est le cas, c’est parce qu’à l’époque où Bernard Landry était encore le «mégaministre» des Finances et le vice-premier ministre du Québec, sous l’administration de Lucien Bouchard, il avait mis en place un vaste programme pour s’assurer du développement de cette industrie à long terme.

À l’époque, tout avait commencé par la volonté de Bernard Landry de diversifier l’économie du Québec. Le futur premier ministre voulait s’assurer que le Québec se dirigerait vers des secteurs « à haute valeur ajoutée », comme celle des nouvelles technologies, dans le cadre d’une stratégie globale d’augmenter la valeur ajoutée des heures travaillées au Québec, dans des secteurs plus porteurs que le textile ou la fabrication de souliers.

C’est dans le cadre de cette réflexion, et d’une visite faite aux frères Guillemot, les patrons d’Ubisoft en France, que Bernard Landry avait compris l’intérêt du Québec à investir dans l’industrie du jeu vidéo. En 1997, pour les inciter à venir s’installer au Québec, le ministre des Finances mettait en place le « projet UbiSoft » avec la collaboration du fédéral, qui consent un montant de 14,8 millions répartis sur cinq ans. De son côté, Québec va offrir à l’époque une aide pouvant aller jusqu’à 50 millions sur dix ans.

Cette aide, qui sera ensuite offerte aux entreprises de chez nous qui désiraient s’installer dans les pôles du multimédia, financera en partie la formation de la main-d’oeuvre du secteur. Chacun des emplois de spécialistes donnera lieu à une subvention des deux gouvernements représentants de 25 000 $ pendant les premières années, sur des salaires de l’ordre de 60 000 $ après les années de formation.

Bien qu’on se souvienne plus des réussites de ces mesures incitatives à Montréal et Québec, Bernard Landry aimait rappeler que cette approche a également permis à une trentaine de villes du Québec de profiter des retombées du programme pour diversifier leur économie.

Et si la consécration de l’industrie doit venir de l’étranger, il faut se tourner vers le Japon pour voir le chemin accompli par le Québec. Déjà en 2008, le magazine japonais Famitsu, la référence dans l’industrie au Japon, avait qualifié le Québec de « paradis pour le développement des jeux vidéo ».

À l’époque, Bernard Landry avait reconnu que les mesures incitatives coûtaient au fisc québécois plus de 30 millions de dollars par année, somme récupérée cinq ans plus tard en raison des emplois créés et des activités commerciales des entreprises. Mais il avait surtout dit: « Nous ne sommes pas uniquement dans l’économie. Nous sommes dans l’espoir pour les jeunes. » Et aujourd’hui, les faits lui donnent bien raison.

Merci monsieur le Premier ministre pour cette vision qui nous a menés bien loin !

Bruno Guglielminetti, novembre 2018

 

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