Jacques Parizeau a branché le Québec

JPCe matin lorsque j’ai appris pour la disparition de Monsieur Jacques Parizeau, deux images me sont venues en tête. Celle du chef de l’opposition qui traverse l’Assemblée nationale pour serrer la main de « son Premier ministre » un certain 22 juin 1990 et, plus techno, les débuts du Québec sur Internet.  Car c’est durant son mandat de Premier ministre que le Québec s’éveillera au réseau des réseaux.

C’est sous la gouverne de l’administration Parizeau que l’Assemblée nationale aura son tout premier site web. Une création de la jeune entreprise Néomédia dirigée par André Laurendeau. Pour la petite histoire, le site était hébergé sur le Réseau Internet Québec, le gouvernement n’étant pas encore officiellement branché à Internet ;-)

PremierSiteGouvernement
De cette époque, je garde le souvenir d’une entrevue que Monsieur Parizeau avait accordé au jeune journaliste indépendant Jean-Hugues Roy. Et j’étais heureux ce matin de voir que Jean-Hugues avait ressorti de ses archives cette « hyper-entrevue » qu’il avait effectué avec le Premier ministre quelque part dans le ciel entre Québec et Montréal en juin 1995.

Dans cette entrevue, Monsieur Parizeau évoque sa crainte de voir un fossé numérique au Québec : « Ça, c’est le grand danger. Que dans un certain nombre d’années, la société se divise en deux groupes: ceux qui savent comment, et ceux qui ne savent pas; ceux qui ont accès, ceux qui n’ont pas accès. C’est un très sérieux danger parce que ce dont on parle, c’est du langage de l’avenir et de l’accès dans l’avenir à une foule de services. Alors ceux qui n’ont pas accès ou ne savent pas comment vont subir un préjudice dans leur vie. »

Le journaliste JH Roy enchaîne en disant : «  Ce sera comme ne pas avoir le téléphone, par exemple? » Et Jacques Parizeau de répondre, « Je ne veux pas être inutilement alarmiste, mais un moment donné, ça va être comme être analphabète. ».

Si vous êtes curieux de lire l’intégrale  de cette hyper-entrevue, voici un lien.

Voilà le Jacques Parizeau dont je me souviens. Merci d’avoir compris !

NDLR: Merci aux Archives en ligne d’André Laurendeau pour la capture d’écran du premier site web du gouvernement du Québec.

Un commentaire

  1. Salut Bruno,
    Très heureux que tu nous sortes cette information. Une journée très triste dont je ne pensais jamais avoir été autant touché par l’homme qu’aura été Monsieur Parizeau. Plusieurs journalistes et toi nous permettez de se souvenir de qui il était. Un homme d’État! Un visionnaire et un pur! Merci d’avoir souligné ici quelque chose que je ne connaissais pas, comme plusieurs j’imagine.

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