Il y a quelques semaines de cela, alors qu’il y avait encore de la neige à Québec, j’ai eu la chance de réaliser un rêve. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été fasciné par les avions et les hélicoptères. Je me souviens au secondaire, passer au kiosque à journaux dans le métro pour acheter des magazines américains au sujet de l’aviation pour y découvrir les nouveaux modèles, voir les nouveaux gadgets de navigation, lire sur la vie des pilotes et en bout de ligne, rêver… Rêver qu’un jour je pourrais en piloter un moi aussi.
Donc pour revenir à mon histoire, il y a quelques semaines, un collègue du bureau de NATIONAL à Québec m’apprenait que les touristes qui passeront visiter la ville de Québec cet été pourraient voir la ville de haut. GoHélico propose de faire un tour de Québec en hélicoptère et au passage, de voir les alentours… Comme d’autres destinations touristiques importantes en Amérique du Nord, Québec a maintenant sa visite par hélicoptère.
Poussant la discussion plus loin, mon collègue Pierre-Thomas Choquette, pour ne pas le nommer, m’apprend que c’est un client de NATIONAL et que Capitale Hélicoptère fait aussi dans le travail aérien, le taxi aérien par hélicoptère et dans l’école de pilotage. Voilà qui n’allait pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Illico, je demandais à mon confrère s’il serait possible d’aller visiter les lieux, mieux encore, de voir de plus près les appareils. Deux semaines plus tard, je recevais un courriel de sa part m’apprenant que Capitale Hélicoptère m’invitait (sur son bras) pour une journée d’initiation de pilotage d’hélicoptère.
Je me suis donc rendu à Québec la semaine suivante, juste à côté de l’aéroport Jean-Lesage où Capitale Hélicoptère a ses bureaux. En fait, je devrais plutôt parler d’un complexe hélicoptère ou d’un héliport, car l’immeuble est immense et loge plusieurs entreprises reliées au monde de l’hélicoptère, une idée de l’homme d’affaires québécois Stephan Huot.
Je lisais d’ailleurs dans un article du Soleil que Capitale Hélicoptère se préparait à devenir le plus grand centre héliportuaire commercial au Canada, avec son garage de 5500 mètres carrés et ses 14 surfaces d’atterrissage.
Une fois sur place, j’ai eu droit à la visite des lieux, ce qui normalement aurait été assez pour le fan que je suis. Mais la matinée allait s’enchaîner avec la rencontre d’un des grands messieurs de l’hélicoptère au Québec, que les initiés présentent simplement comme Daniel. On m’a dit plus tard que c’est lui et un autre instructeur d’expérience qui certifie, qui valide, les compétences des candidats pour qu’ils puissent obtenir une licence de pilotage d’hélicoptère au Québec.
Au fil de la rencontre, je découvrais que c’est lui qui allait m’enseigner les notions de base du pilotage d’hélicoptère. J’avais beau déjà avoir eu le plaisir à quelques occasions de monter à bord d’un hélico, le piloter c’est autre chose. Pensez seulement à la différence qu’il existe entre se promener en voiture et conduire une voiture. L’expérience est totalement différente et demande pas mal plus de concentration.
Après cette rencontre, j’avais droit à une session qui servait autant à me refiler des notions de base sur le comportement de l’appareil qu’à évaluer mon niveau de stress devant une nouvelle expérience qui demande plus de contrôle et de coordination que d’être téméraire. Peu après la partie théorique, nous allions nous rapprocher de l’appareil. Cinq minutes plus tard, nous étions dans le hangar, devant la bête, à occulter le Robinson R44 Raven II que nous allions utiliser pour cette heure de vol.
Avec une patience de moine, l’instructeur prenait bien soin de me montrer toutes les étapes importantes de vérification extérieure de l’appareil avant un vol. Le moindre détail anormal ou bosse sur le fuselage peut avoir un impact important sur le comportement de l’appareil une fois dans les airs. Le tour complété, c’était le temps de demander au mécano de sortir l’appareil et de faire le plein.
Et puis, le moment tant attendu. L’instructeur m’invite à monter à bord de l’appareil, mais du côté du pilote. C’est à ce moment que je comprends qu’ils sont vraiment sérieux lorsqu’ils disent que je vais piloter l’hélicoptère, que je vais avoir les commandes de l’appareil. L’instant d’une fraction de seconde j’hésite et puis, je fonce. Me voilà bien callé dans mon siège, bien attaché avec les sangles, pour être stable et plus confiant lors de manœuvres en vol.
Une fois la très laborieuse check-list passée, c’est le temps de contacter la tour de contrôle de l’aéroport de Québec pour demander la permission de décoller. Heureusement, bien que j’aie une notion du langage aérien, je suis très heureux de voir que c’est mon instructeur qui fait la demande et pas moi. De toute façon, ça rassure la tour de savoir que l’instructeur est là…
Pendant tout ce temps, le moteur tourne et la palme supérieure prend ses aises et sa vitesse de rotation… L’habitacle vibre et les sangles ainsi que les casques que nous portons prennent tout leur sens. On sent l’appareil nerveux et l’habitacle pas mal plus bruyant. Cela étant dit, contrairement à un avion, l’hélicoptère n’est pas fait pour voler. Prenez un avion, filez à vive allure et il prendra son envol presque tout seul. Un hélico, c’est autre chose…
Pour nous rendre jusqu’à l’altitude souhaitée, entre 3 et 4000 pieds, c’est l’instructeur qui prend les commandes de son siège. Nous avons la permission de nous déplacer, et hop, il soulève légèrement le manche pour donner de la force au moteur et nous voilà qui montons de quelques pieds du sol, juste assez pour nous déplacer vers le point de décollage. Le même principe que celui de l’avion qui roule pour aller sur sa piste. Une fois rendu, on reste toujours à quelques pieds du sol et on attend la confirmation de la tour pour prendre l’air…
Pour illustrer la situation, la manœuvre, je vous propose le seul vidéo que j’ai tourné de la journée. Après, je n’avais plus la tête à faire de la vidéo, mais plutôt à m’assurer de bien piloter et écouter les indications de mon instructeur pour corriger les mouvements moins simples. Voici le vidéo…
Il aura fallu moins d’une minute pour entendre la voix du contrôleur dans notre casque nous donner le feu vert. Aussitôt, un peu plus de force dans le moteur et nous voilà qui avance vers le mont Bélair… Ça grimpe, ça grimpe et puis j’entends dans mon casque : « Bruno, à partir d’ici, c’est à toi de prendre le contrôle de l’appareil! ». Pas le temps de penser, je mets la main sur le guidon, le coude appuyé sur la jambe pour minimiser l’effet de la vibration et j’ai bien le contrôle de l’appareil.
Évidemment, les mains de l’instructeur ne seront jamais bien loin du balai et du moteur, ses yeux balayant systématiquement les contrôles et l’environnement pour notre sécurité commune, mais il n’interviendra jamais lors de notre vol. Il prendra plutôt soin de me dire de nous ramener vers l’avant, l’arrière, à gauche, à droite, plus haut, plus bas… J’ai rarement vu un aussi bon pédagogue qui conforte l’apprenant dans ses capacités…
Sur le vol d’une durée d’une heure, j’aurai le contrôle de l’appareil un bon 45 minutes. De quoi avoir le temps de commencer à mieux comprendre le comportement de l’appareil, d’anticiper ses mouvements. Des moments forts auront certes été les approches et les décollages dans les champs enneigés où on ne voit pas grand-chose… ou les exercices d’approches et de surplace sur une piste d’atterrissage de l’aéroport de Québec. Et puis, comme j’étais curieux, l’instructeur ira jusqu’à me simuler une panne de moteur pour me montrer comment un hélico ne s’écrase pas…
D’ailleurs, au passage, j’en profite pour citer un passage du FAQ de l’école de pilotage concernant les pannes en hélicoptère :
« Malgré une croyance populaire répandue, le rotor principal ne s’arrête pas de tourner en cas de panne de moteur. Un hélicoptère peut se poser en toute sécurité même avec ce genre de désagrément. Cette procédure d’urgence est appelée « autorotation ». Lors d’une panne de moteur, celui-ci se désengage automatiquement de la transmission par l’intermédiaire d’une roue libre.
Avec le maniement approprié des commandes de vol par le pilote, les pales du rotor continuent de tourner à la vitesse normale de fonctionnement, permettant ainsi d’effectuer un atterrissage entièrement contrôlé. L’avantage par rapport à un avion conventionnel qui ne peut voler à une vitesse inférieure à 50 km / h, est qu’un hélicoptère est capable de se poser dans un espace très restreint avec une vitesse faible ou nulle. »
Au bout d’une heure, c’est le cœur gros que j’entends dans mon casque la demande de rentrer à l’aéroport de la part de mon instructeur. Mais il m’aura permis de tenir le contrôle jusqu’aux toutes dernières manœuvres d’approche et nous sommes revenus sains et saufs à l’aire d’atterrissage…
Une fois l’appareil au sol, une fois la check-list révisée, on coupe le moteur de l’hélicoptère et s’en était fait. C’est à ce moment que je suis sorti de l’appareil avec un énorme sourire et une confiance inébranlable en moi-même. Je venais de piloter un hélicoptère. Un seul mot mets venu à la bouche lorsque j’ai rejoint mon instructeur hors de l’appareil, et c’était : MERCI !
Comme tant de fois dans sa carrière, il avait une fois de plus permis à un petit garçon toujours caché dans le corps d’un adulte de réaliser un rêve. Le merci était sincère et ce jour-là, je venais de biffer un item de plus sur ma check-list personnelle…
Ce que permet Capitale Hélicoptère avec son école de pilotage est exceptionnel, car rare sont les endroits dans le monde où il est possible de trouver des appareils pour piloter si vous n’en possédez pas un vous même. Heureusement pour les passionnés de la chose, l’homme d’affaires Stephan Huot a eu l’idée de rendre sa passion accessible au plus grand nombre de gens et a mis en place cet héliport pour faciliter l’accès aux appareils.
Pour les gens de Québec, ou pour les gens de passage, les gens de Capitale Hélicoptère proposent deux façons de vivre l’expérience de l’hélico, soit en utilisant la formule tour avec GoHélico ou en prenant un cours de pilotage d’un jour (ou une vraie formation pour professionnel). Dans les deux cas, on en sort changé, soit par ce qu’on a vu ou par ce qu’on à vu et fait… Merci Stephan Huot d’avoir poussé votre idée jusqu’au bout et pendant j’y suis, merci pour l’invitation.
Ça donne le goût d’essayer. Comme vous, j’ai toujours été attirer par tout ce qui touche l’aviation, jusqu’à vouloir devenir astronaute quand j’étais gamin.
Merci pour ce billet. Suite à ceci j’ai offert à ma conjointe et ma fille le tour de l’ile d’Orléans. Elles ont adoré!
J’ai également été très impressionné par le service à la clientèle et le souci du détail de GoHélico. Chapeau!