L’Internet du 11 septembre 2001

Vous direz que je prêche pour ma paroisse, mais les aspects Internet et techno des attentats du 11 septembre 2001 sont très importants. Les compagnies de télécommunications ont appris des événements, les gens s’informent différemment aujourd’hui et l’information elle-même trouve de nouveaux canaux qui n’existaient même pas à l’époque.

Imaginez seulement un instant si, oui je sais, avec des « si » on refait le monde, mais imaginez quand même si YouTube, si Twitter avaient été là. Si les téléphones avec caméras avaient pu nous donner de nouveaux angles sur la question, des témoignages, des points de vue sur le moment, pour mieux comprendre.

Mais plus important, par des SMS ou des tweets, le service des incendies de New York aurait pu ordonner aux gens des étages supérieurs des deux tours de descendre. Ils avaient donné la consigne une heure avant l’effondrement des tours, mais le service téléphonique 911 était surchargé et l’info ne s’est jamais rendue à eux.

C’est sans parler des communications plus personnelles ou les proches auraient pu communiquer ensemble, se rassurer ou demander de l’aide comme lors du séisme au Japon, à Haïti ou plus récemment, lors de la fusillade en Finlande.

Mais à l’époque, c’était encore les téléavertisseurs qui régnaient sur le mode de la communication textuelle. D’ailleurs, Wikileaks a déjà publié en ligne des messages interceptés de « pagettes » de gens qui travaillaient à l’époque pour le Pentagone, le FBI, la FEMA ou le service de police de New York. Des messages qui illustrent l’ampleur de la catastrophe et le désarroi de la part des officiels.

Et puis, il ne faut pas oublier qu’à l’époque, même s’il n’y avait pas de fil Twitter ou de Facebook, il y avait tout de même les systèmes de messagerie instantanée. Des services qui ont été rapidement surchargés par l’abondance d’internautes qui voulaient obtenir de l’information complémentaire ou tout simplement parler, parler comme dans une grande thérapie de groupe devant l’horreur.

Mais toute cette discussion autour de la catastrophe aura été possible aux gens hors de Manhattan, car les centres nerveux des télécommunications furent endommagés avec l’effondrement des deux tours. Des tours qui hébergeaient de nombreuses antennes de télécommunications, notamment cellulaires, et qui protégeaient dans son intérieur, un des points névralgiques du réseau Internet de la ville.

Ce matin, LCN m’a invité pour revenir sur l’aspect Internet de cette catastrophe et voir comment les choses ont évolué et bien sûr, ce que nous en avons appris en matière de télécommunication. Voici l’entrevue.

3 commentaires

  1. Bravo pour votre message. Qui mieux que vous pour résumer en quelques mots cette réalité des nouveaux moyens que nous possédons maintenant pour montrer notre réalité à tous!

  2. Tout à fait à propos ! C’est fou les possibilités nouvelles qui auraient pu sauver des vies ! Je n’y avais pas pensé. J’aime la techno encore plus !
    Merci !

  3. Bonjour Bruno,

    Je m’interroge sur l’étrange silence des médias concernant les manifestations dans le monde entier samedi (dont à Montréal à 14 heures au Square Victoria) pour protester contre la censure d’Internet que tentent d’imposer les gouvernements et l’industrie par, entre autres, le traité ACTA. Pourquoi ce silence ? Est-il possible que les médias soient censurés et aient reçu l’ordre de ne pas en parler ?

    Le détail concernant ces manifestations :

    http://webactionnow.com/

    Béatrice

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