Éclatement de l’audiovisuel au Québec

Portail Tou.TV

Depuis quelques semaines, un document réalisé par l’entreprise de communication Radar et la publication Le Lien multimédia circule dans certains bureaux de gens bien informés sur le monde de la télévision en ligne. Ce document, commandé par le Regroupement des producteurs multimédias (RPM), fait un portrait exhaustif de l’industrie de la vidéo en ligne, comme aucun document ne l’avait fait auparavant.

Chiffres à l’appui, l’étude intitulée Quand l’audiovisuel s’éclate… illustre comment l’audiovisuel s’impose au Québec sous une multitude de formes et dans divers environnements. Les auteurs montrent comment les diffuseurs télé affirment leur présence aux côtés des très nombreuses initiatives de webtélés et de webséries. Et l’arrivée d’un portail généraliste comme Tou.TV semble galvaniser en quelque sorte toute cette offre maintenant disponible aux vidéonautes québécois.

Cette vidéo est offerte sous différents formats et sur différentes plateformes, par exemple la websérie autonome, le reportage, l’émission de télévision qui est présentée en primeur sur le Web, le court-métrage, le film, l’entrevue. Le contenu est accessible sur différentes plateformes: outre l’ordinateur, pensons au téléphone cellulaire, au baladeur, à la console de jeu, à la tablette électronique et, depuis peu, au bon vieux téléviseur qui, dans sa nouvelle vie, est maintenant relié à Internet.

Sur le plan des plateformes de visionnement, le document du RPM cite diverses sources qui prévoient le déploiement sur la planète de 360 millions à 500 millions d’appareils domestiques électroniques avec lesquels il sera possible de regarder du contenu vidéo d’ici les trois ou quatre prochaines années.

Une autre étude, menée par la Consumer Electronics Association aux États-Unis, révélait au printemps 2009 que 14,5 millions de consommateurs américains prévoyaient acheter un téléviseur «branché» dans les douze prochains mois. Des consommateurs qui veulent obtenir plus d’informations sur les émissions diffusées. Pour certains analystes, ce mariage entre la télévision et l’accès Internet représente la prochaine frontière de l’expérience télévisuelle, ce que l’on appelle le «divertissement branché» (lire à ce sujet la chronique de Paul Cauchon ci-contre).

C’est dans cette mouvance que, l’été dernier, le portail YouTube a d’ailleurs inauguré sa version YouTube XL. On parle ici d’une version spécifiquement adaptée et optimisée pour un affichage sur les nouveaux téléviseurs qui sont reliés à Internet. Les utilisateurs de console Wii, équipée du fureteur Opera pour naviguer sur le Web, peuvent également utiliser ce service, même sur un téléviseur traditionnel.

Par l’étude de cas, ce portrait de l’industrie de la vidéo en ligne québécoise montre comment cette industrie se divise aujourd’hui en trois grandes catégories, soit les webséries qui proposent des épisodes de fiction, les producteurs et agrégateurs de contenu vidéo et les blogues vidéo de chroniqueurs, journalistes et autres enthousiastes d’un sujet.

Le rapport Quand l’audiovisuel s’éclate… s’attarde également aux raisons qui poussent les producteurs indépendants à choisir la diffusion sur le Web. Quatre expériences y sont analysées, et l’on découvre que deux raisons principales expliquent le choix du Web: la possibilité de développer un projet artistique et l’occasion de développer un projet d’affaires.

C’est également l’occasion de voir la présence de grands groupes sur le Web. Et l’offre est plutôt généreuse. On cite souvent Radio-Canada comme chef de file dans le domaine, mais Télé-Québec diffuse de plus en plus ses émissions sur le Web. Astral Média, toutes stations de radio et chaînes de télévision confondues, exploite plus de 70 sites Web au Canada. Et ses dix chaînes spécialisées francophones proposent toutes des webémissions sur leurs sites Web respectifs. L’offre de l’ONF avec ses 1200 films proposés sur ordinateur et iPhone est également à souligner.

Toujours au sujet des grandes chaînes qui sont présentes sur le Web, dans un contexte de distribution plus traditionnelle de la programmation télévisuelle versée sur le Web pour du rattrapage, le défi de la libération des droits demeure la question centrale qu’il semble falloir régler, car elle demeure aujourd’hui un frein à sa distribution en ligne, surtout en fiction.

Dans ce rapport, on apprend également que Télé-Québec travaille présentement à l’élaboration d’une section vidéo «plus robuste» pour le groupe d’âge des 3 à 5 ans, tout en soulignant au passage que les 6 à 12 ans sont encore mal desservis.

Si vous désirez vous procurer ce rapport en version numérique (29,95 $) ou papier (49,95 $), il est possible d’en commander un exemplaire en passant par la boutique en ligne du Lien multimédia à l’adresse suivante: www.lienmultimedia.com/boutique

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