Samedi matin, 8h. Denis saute du lit et attrape machinalement son téléphone intelligent pour vérifier si des courriels ou des messages texte lui auraient été envoyés pendant la nuit. Mais rien. Comme tous les matins, il se tourne alors vers Twitter et c’est là qu’il apprend que, pendant la nuit, le Chili a été frappé par un immense séisme.
L’histoire de Denis n’est pas unique; samedi matin, cette histoire s’est probablement répétée des centaines de milliers de fois alors que la twittosphère alarmait la planète entière d’un nouveau cataclysme naturel.
Comme si Twitter était devenu le nouveau CNN des médias sociaux, c’est par lui que des millions de gens apprennent jour après jour la plus récente catastrophe naturelle, le plus récent déraillement ou l’incendie dans le quartier. Twitter est devenu la radio amateur des temps modernes, sans frontières et alimentée par tous.
Parce que si les uns consultent le réseau international pour y chercher le pouls de la planète, d’autres l’utilisent instinctivement pour en rendre compte. Encore ce week-end, des milliers de Chiliens ont utilisé Twitter pour faire le constat de la catastrophe chez eux. Certains envoyaient quelques mots pour réconforter les membres de la famille expatriée, pour faire le bilan des pertes, pour identifier les blessés et, malheureusement, pour lancer des appels à l’aide.
Mais contrairement au mois de janvier dernier où la nature s’était acharnée sur un seul peuple, une seule nation, un seul pays, samedi, c’est toute la planète qui était sur le qui-vive pour recevoir l’après-coup du séisme. En marge du drame chilien, on annonçait un tsunami qui allait toucher tous les pays qui ont une côte sur le Pacifique.
Vous le devinez, Twitter allait désormais suivre en direct l’avancée du tsunami.
Jamais auparavant un réseau d’information n’a eu les moyens d’offrir autant de renseignements en temps réel sur l’avancée d’une catastrophe sur différents fronts, et en même temps. Des infos sur le tsunami lui-même, mais aussi sur les préparatifs des sinistrés potentiels. Des échos qui provenaient de Californie, en passant par Hawaii, l’Australie et le Japon.
Comme de bons journalistes citoyens, les utilisateurs de Twitter intéressés par l’événement historique ont alimenté sans arrêt, minute après minute pour ne pas dire seconde après seconde, le réseau de communication. Avec des messages offrant du texte, des photos, des vidéos, des liens, des témoignages, des données et des projections officielles.
Le réseau Twitter a tellement été efficace durant le week-end pour suivre l’évolution de la situation à travers le monde, et particulièrement au Chili, qu’un grand nombre de réseaux d’informations traditionnels ont tout simplement repris à l’antenne l’information publiée sur Twitter. Comme si le malheur haïtien du mois dernier avait enseigné à la communauté journaliste l’ABC du réseau de communication mondial.
Une utilisation que certains trouvent choquante. Comme l’activiste Pierre Côté, qui a largement couvert la catastrophe haïtienne par l’entremise des médias sociaux et qui suit également l’évolution de la situation au Chili. Dans un message envoyé sur Twitter samedi, l’animateur Internet mettait en garde les utilisateurs chiliens de Twitter face aux demandes d’entrevues de CNN et les invitait à monnayer leurs témoignages.
Heureusement, on trouvait aussi des messages moins dramatiques sur Twitter ce week-end. Au Québec notamment, on pouvait suivre la campagne de Denis Coderre pour voir Joannie Rochette porter le drapeau canadien à la fermeture des Jeux. Mitsou Gelinas nous apprenait que Lise Watier avait maintenant son sirop d’érable et des participants, auteurs comme visiteurs, faisaient écho au Salon du livre de l’Outaouais.
Parallèlement, il faut souligner l’initiative de Google qui a rapidement mis en ligne une version adaptée de l’outil de recherche de personnes développé lors du tremblement de terre à Haïti. À partir du site www.chilepersonfinder.appspot.com, on peut chercher des nouvelles de quelqu’un ou donner des nouvelles de quelqu’un au Chili.