Chrome, le grand défi de Google

Le nouveau système d'exploitation Google Chrome

Depuis vendredi, des discussions très intéressantes circulent sur Internet au sujet de la plus récente nouveauté de Google. Et non, je ne parle pas de son nouvel outil de traduction en ligne ou de Google Wave. Non, ça discute fort au sujet du nouveau système d’exploitation pour ordinateur que Google vient de lancer.

Google nous a habitués depuis longtemps à des surprises, et bien que le géant ait déjà parlé de son système il y a plusieurs mois, c’est seulement vendredi dernier qu’il a dévoilé son tout nouveau système d’exploitation baptisé Chrome. Google prévoit le distribuer gratuitement aux fabricants d’ordinateurs en 2010 et, en attendant, il offre gratuitement le code source du logiciel à la communauté informatique qui sera désireuse de regarder de plus près.

Digne rejeton de la famille Linux, le système d’exploitation semble à première vue très rapide et d’allure simple. D’ailleurs, l’aspect visuel de l’interface rappelle le logiciel de navigation du même nom, que Google lançait l’an dernier.

Et pour cause, depuis des mois, Google est sur toutes les tribunes pour parler du cloud computing, ou selon l’OQLF, de «l’informatique dans les nuages». Concrètement, c’est cette approche informatique qui préconise que rien ne soit sur l’ordinateur localement et que tout soit plutôt sur un réseau, particulièrement Internet dans ce cas-ci. L’ordinateur devient alors un simple outil, un intermédiaire, pour accéder aux logiciels et aux données.

Avec son nouveau système d’exploitation Chrome, Google prend le pari que tout devrait passer par Internet. Dans ce contexte, rien ne réside plus dans l’ordinateur et seules les icônes servent d’hyperlien pour se brancher aux applications à partir des serveurs de Google sur Internet. Des applications qui pourraient ressembler à celles déjà offertes gratuitement en ligne par Google comme l’outil de courriel Gmail, l’agenda Calendrier, le logiciel de photos Picasa ou la trousse de bureautique Documents.

Une nouvelle génération d’ordinateur

Pour revenir aux fabricants d’ordinateurs et aux appareils dont rêve Google. L’entreprise estime que les premiers ordinateurs portables avec son système Chrome seront disponibles à la fin de l’année prochaine. Mais, d’ici là, les fabricants qui veulent apposer le logo Google Chrome sur leurs produits ont des devoirs à faire pour répondre aux exigences de Google.

Avec aussi peu de contenu à héberger localement, et un système d’exploitation qui fonctionne uniquement à partir de la mémoire Flash, les fabricants devront repenser leurs ordinateurs pour les rendre plus puissants et plus rapides, en retirant aux passages le bon vieux disque dur traditionnel qui ne servira plus à rien, dans ce contexte.

Puisque le système d’exploitation est si léger qu’il nécessite très peu d’espace pour fonctionner, on peut imaginer des ordinateurs encore plus légers, encore plus discrets et avec encore plus d’autonomie. On peut également entrevoir l’utilisation du système Chrome avec d’autres types d’appareils électroniques pour leur permettre de se brancher à Internet et offrir autant de services qu’un bon vieil ordinateur pourrait le faire.

Mais reste à savoir si nous sommes prêts, comme consommateurs, à passer d’un ordinateur où tout réside numériquement devant nous à un ordinateur où toutes nos données, tout notre patrimoine numérique réside sur des milliers de serveurs un peu partout sur la planète.

Est-ce que nous sommes branchés à un point tel que nous pourrons accéder partout et en tout temps à nos données comme bon nous semble, comme avec un ordinateur traditionnel? À ces deux questions, certains diront oui et d’autres non.

Malheureusement, la plus récente génération des netbooks, des ordinateurs ultraportables, ne peut nous conforter dans un sens ou dans l’autre. Car même dans ces déclinaisons Linux, aucun fabricant n’avait encore osé faire disparaître l’espace de stockage local jusqu’à maintenant. Est-ce que Google cédera devant l’angoisse de la virtualité et permettra le stockage en local?

Chose certaine, le consommateur aura à faire une bonne évaluation de ses besoins avant d’acheter un ordinateur doté du système d’exploitation Chrome. Car une fois débranché d’Internet, l’appareil sera en quelque sorte inutilisable s’il n’est pas relié au réseau des serveurs de Google. Mais bon, il nous reste encore un an pour y penser, juste à temps pour Noël 2010…

Un commentaire

  1. Pour votre information, j’ai vu récemment dans le GDT que l’OQLF a proposé de nouveaux termes pour traduire « cloud computing » : « infonuagique » (informatique et nuagique), « informatique intranuage » et « informatique nuagière ». C’est beaucoup plus intéressant que ce terme qui circule « informatique dans les nuages », légèrement péjoratif.

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